Au Maroc, peine de prison confirmée pour un rappeur

L’artiste Gnawi a été condamné pour « outrage à fonctionnaire public » pour avoir insulté la police dans une vidéo sur son compte Instagram.

La condamnation à un an de prison du rappeur marocain Gnawi, coauteur d’un titre polémique qui cumule 21 millions de vues sur YouTube, a été confirmée en appel mercredi 15 janvier par la justice marocaine. Ce rappeur de 31 ans a été condamné par le tribunal de Salé pour « outrage à fonctionnaire public » pour avoir insulté la police dans une vidéo sur son compte Instagram. Il a expliqué qu’il avait vécu un contrôle policier comme une « humiliation ».

Mais, selon son avocat, Gnawi a avant tout été condamné pour son dernier titre, Vive le peuple (Aach al chaab en dialecte marocain). La chanson qu’il interprète avec deux autres rappeurs reprend des slogans scandés dans les stades, dénonçant « l’injustice » et « l’accaparement des richesses », en écho au malaise de la jeunesse marocaine. Surtout, les paroles attaquent directement le roi, ce qui constitue, selon les médias locaux, un franchissement très net de ce qu’on appelle au Maroc les « lignes rouges ». La chanson ne figure pas dans les chefs d’accusation mais a été évoquée en première instance.

« Terroriser les usagers des réseaux sociaux »

Un jeune lycéen de 18 ans a été condamné à trois ans de prison ferme pour avoir repris sur son compte Facebook une phrase de ce titre considérée comme offensante. Son procès en appel est prévu le 20 février.

Les défenseurs des droits humains marocains dénoncent une « campagne de répression » destinée à « terroriser les usagers des réseaux sociaux ». Ils ont listé une douzaine de condamnations ces deux derniers mois pour des publications sur YouTube, Facebook ou Twitter qui sont « en désaccord avec l’Etat, critiquent ses politiques ou expriment leur colère ».

Une campagne #freekoulchi (« Lbérez-les tous ») a récemment été lancée sur Facebook et Twitter pour dénoncer ces sanctions. Questionné à ce sujet, le porte-parole du gouvernement Hassan Abyaba a affirmé la semaine dernière que « la situation des droits humains ne connaît aucune régression au Maroc », en appelant « à distinguer ceux qui s’expriment librement de ceux qui commettent des délits réprimés par la loi ».

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